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20/10/2010

Sacré nom d’une frite

C’était une soirée tranquille… comme à mon habitude, je me baladais sur internet, à lire, au hasard des pages, quelques critiques musicales. Mon œil s’était alors arrêté sur un groupe dont je n’avais jamais entendu parler : Absynthe Minded. Un clic sur un extrait musical et là, surprise, que dis-je très bonne surprise. Le groupe offre une signature bien à lui, tissée d’influences rock endiablées, de mélodies pop enjouées, de bouquets jazzy dignes des plus grands, de sons funky que je réapprends à aimer et de partitions tziganes entêtantes. Ici, le son suave des instruments acoustiques (contrebasse, violon, orgue Hammond) côtoie une énergie électrique. D’emblée, je suis conquise par ce métissage. Au fil de l’écoute, je revois les rythmiques de Dire Straits, le son hétérogène de Frank Zappa, l’orgue des Doors, la trompette de Calexico, le violon de Django Reinhardt ou d’Arcade Fire (le grand écart)….

La Belgique est décidément une patrie rock incontournable et il serait difficile de ne pas évoquer dEUs, Arnno, Zita Swoon ou Ghinzu… et de plus vieux souvenirs avec Ks Choice. Mais Absynthe Minded ne choisit pas la facilité d’une voie toute tracée; c’est une sorte de rock nomade qui s’aventure au-delà des pistes balisées et qui réinvente le paysage.

IMG_8398.JPGCe caractère inimitable, le groupe le doit particulièrement à son chanteur Bert Ostyn (également auteur et compositeur) qui progresse avec la grâce d’un équilibriste qui n’a pas le vertige. Sa voix, souvent à la rupture, sert à merveille les compositions qui, elles aussi, se jouent de contrastes mélodiques, de ruptures rythmiques ou de gimmicks entêtants (You are, you are, you are my baby girl). Le violon de Renaud Ghilbert tient une place toute particulière, soulignant tout autant les dissonances acides que les envolées pop, tantôt déjanté tantôt haut perché (et on voit le fantôme de Stéphane Grappelli).

Absynthe Minded, c’est la parfaite réussite d’une musique qui s’écoute avec une facilité déconcertante alors que les partitions sont taillées à la note près. Le plaisir est au centre. La magie, elle, tient certainement à ce que l’on perçoit de leur amour de la musique. C’est un groupe, au sens littéral du terme, sans ego, unis autour de leurs instruments, du plaisir qu’ils ont à jouer ensemble et à expérimenter, autour de ce qu’ils ont à offrir tout simplement.  Rares sont les groupes à la moyenne d’âge aussi jeune qui démontrent une telle ouverture d’esprit et une inspiration créative de cette teneur. A noter, que leur dernier album a été enregistré à Paris, au studio Ferber, avec la complicité de Jean Lamoot, le producteur de Noir Désir et du regretté Alain Bashung. La promesse de s’inscrire définitivement dans la paysage musical français ?

Le groupe évoque une inspiration issue de « la génération qui paie pour sa musique » (et qui la vivait jusqu’au bout des ongles) alors moi, je n’ai pas hésité à payer un billet pour me rendre hier soir à  l’Epicerie Moderne… et je n’ai pas été déçue. Sur scène, c’est encore meilleur !!!

 « Leurs pops songs à la fois radieuses et tordues chassent l’hiver comme peu d’autres, agençant comme un arc-en-ciel entre l’Amérique indie-rock de Pavement ou Weezer et les vieillies gloires anglaises sixites »

 Les Inrockuptibles


 

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