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08/01/2010

LAMAndarine

« Les fleurs de mandarine, Avec leur soupçon de parfum, Ignorent parfois qu'on les aime déjà » chantait Michel Fugain.  Et si on les aime tant, c’est qu’elles sont un trésor de douceur qui réveille en nous des souvenirs d’enfant.

Mandarine.jpgLa mandarine, c’est la bonne humeur, la joie pétillante…  Fruit de Noël par excellence, elle remplace n’importe quelle boule sur les branches du sapin, éclairant l’arbre de sa couleur  franche et chaleureuse, réveillant notre odorat lorsqu’elle se pique de clous de girofle.

Mais la mandarine, c’est surtout ce petit ami nomade qui se cache facilement au fond de la poche et dont la forme ronde se loge intimement dans le creux de la main. Alors peut commencer la dissection de son écorce aux contours boursoufflés. Un ongle en son sommet et ce sont de fines gouttelettes d’huile essentielle qui s’en échappent. Pas la peine de gratter en profondeur ou de peler intégralement la demoiselle, l’odeur est immédiate, zestée, acidulée et verte mais bien moins que les autres disciples de la famille des agrumes. Elle renferme un secret doux et miellé, rassurant, qui évoque les fruits confits des « Malheurs de Sophie ».

Comme une pleine lune qui cacherait en elle le soleil, elle dévoile sous sa robe des petits quartiers, géométriquement alignés et au jupon diaphane, qui tiennent prisonnier le jus sucré si délicieusement attendu. Lorsque je veux faire durer le plaisir, j’enlève les petits filaments blancs insipides, puis je décroche la première section. Je plante mes incisives sur l’intérieur de ce morceau de lune miniature et je mordille soigneusement, millimètre par millimètre pour que l’enveloppe se dématérialise. Alors, je tire doucement. La chair ferme et brillante me sourit, l'âme s'épanouit. L'eau me monte à la bouche, le plaisir gustatif est imminent. Je comprends alors pourquoi on appelle également ce quartier une cuisse. Le goût est suave et généreux. Un petit pépin par ci, un autre par là… je les propulse dans un souffle odorant, rien ne viendra gâcher ma communion.

Cuisse après cuisse, la demoiselle s’évanouit, ne laissant derrière elle que son Keza orange que je m’empresse de déposer sur le radiateur afin de profiter encore un peu de ses volutes parfumées et sacrées.

 

23:04 Publié dans La bouche | Commentaires (0) | Tags : lama, mandarine, keza

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