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11/01/2010

Pas sur la bouche

Une scène d'un film que j'affectionne particulièrement et qui ravira tous les amoureux du septième art. Un petit effort de mémoire et le puzzle se met en place....


22:37 Publié dans La bouche | Commentaires (0)

08/01/2010

LAMAndarine

« Les fleurs de mandarine, Avec leur soupçon de parfum, Ignorent parfois qu'on les aime déjà » chantait Michel Fugain.  Et si on les aime tant, c’est qu’elles sont un trésor de douceur qui réveille en nous des souvenirs d’enfant.

Mandarine.jpgLa mandarine, c’est la bonne humeur, la joie pétillante…  Fruit de Noël par excellence, elle remplace n’importe quelle boule sur les branches du sapin, éclairant l’arbre de sa couleur  franche et chaleureuse, réveillant notre odorat lorsqu’elle se pique de clous de girofle.

Mais la mandarine, c’est surtout ce petit ami nomade qui se cache facilement au fond de la poche et dont la forme ronde se loge intimement dans le creux de la main. Alors peut commencer la dissection de son écorce aux contours boursoufflés. Un ongle en son sommet et ce sont de fines gouttelettes d’huile essentielle qui s’en échappent. Pas la peine de gratter en profondeur ou de peler intégralement la demoiselle, l’odeur est immédiate, zestée, acidulée et verte mais bien moins que les autres disciples de la famille des agrumes. Elle renferme un secret doux et miellé, rassurant, qui évoque les fruits confits des « Malheurs de Sophie ».

Comme une pleine lune qui cacherait en elle le soleil, elle dévoile sous sa robe des petits quartiers, géométriquement alignés et au jupon diaphane, qui tiennent prisonnier le jus sucré si délicieusement attendu. Lorsque je veux faire durer le plaisir, j’enlève les petits filaments blancs insipides, puis je décroche la première section. Je plante mes incisives sur l’intérieur de ce morceau de lune miniature et je mordille soigneusement, millimètre par millimètre pour que l’enveloppe se dématérialise. Alors, je tire doucement. La chair ferme et brillante me sourit, l'âme s'épanouit. L'eau me monte à la bouche, le plaisir gustatif est imminent. Je comprends alors pourquoi on appelle également ce quartier une cuisse. Le goût est suave et généreux. Un petit pépin par ci, un autre par là… je les propulse dans un souffle odorant, rien ne viendra gâcher ma communion.

Cuisse après cuisse, la demoiselle s’évanouit, ne laissant derrière elle que son Keza orange que je m’empresse de déposer sur le radiateur afin de profiter encore un peu de ses volutes parfumées et sacrées.

 

23:04 Publié dans La bouche | Commentaires (0) | Tags : lama, mandarine, keza

03/01/2010

Vent d'Anges

Sur la partie septentrionale de la vallée du Rhône, d’Ampuis à Chavanay, en passant par Condrieu, le fleuve a creusé dans la roche des falaises vertigineuses de granit qui accueillent des vignes prestigieuses, plantées grâce au prodige de l’homme souvent à plus de 50 degrés de pente. Grâce à un long labeur de culture en terrasses méditerranéennes, le spectacle est une succession de nombreux chemins rocailleux et étroits qui épousent les courbes de niveau du sol et dessinent un labyrinthe continuellement baigné par le soleil qui hâte la maturité des raisins.

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Le viognier, raisin sensuel et capricieux, a trouvé à Condrieu sa patrie d’élection. Il donne un vin blanc fin de grande qualité, complexe et très parfumé.

Sa robe est très brillante et scintille comme l’or pâle avec quelques reflets verts. Dans un verre, la fraîcheur gracile vous saisit. En bouche, il séduit par son velours. Ses notes florales amandées rappellent les pétales d'acacia légèrement miellés et rivalisent avec celles plus délicates de la violette. Elles s’accompagnent d'accents fruités d'abricot sec doré au soleil. 3 nuances si caractéristiques de ce vin à la texture intense et à la matière généreuse, qui laissent derrière elles la timide pêche blanche et la juteuse poire. L’ensemble se pare de touches musquées, d’épices douces et de tabac blond lorsqu'il arrive à pleine maturité.

Le Condrieu est un parfait équilibre entre ampleur et douceur, sensation grasse et extrême finesse, entêtement et évanescence. Il est comme les 5 lettres du mot SUAVE... concis mais onctueux, un envoutement à fleur de fruit, un nectar. D’une rare précocité dans le plaisir, le Condrieu se déguste dans le charme de sa jeunesse, souvent avant 3 / 5 ans au risque qu’il perdre sa fraîcheur aromatique et que son bouquet ne commence à faner.

Savon viognier.jpgC’est à Condrieu même que j'ai rencontré Yves et Mathilde Gangloff, qui ont vinifié leur premier Côte Rôtie en 1987, un an avant leur premier Condrieu. En 2007, alors que je suis sur le point de quitter mes fonctions dans la parfumerie, Mathilde m'informe de son désir de lancer une gamme de savon sous la marque Vent d'Anges, dont elle s'occupe avec son amie Sylvie. Jusqu'alors, elles recyclent des objets de la vigne pour en faire du mobilier et exposent lors de manifestations viticoles. Je suis enchantée par le projet et captivée par leur envie débordante de mener à bien leur rêve. Après un passage obligé par les caves pour une dégustation mémorable de magnifiques cuvées, nous nous mettons au travail, les unes pour mettre au point la formule du savon et moi, pour le parfumage, essayant de coller au plus près des arômes identifiés. De cette (modeste) collaboration vont naître 3 savons inspirés des cépages Syrah et Viognier, ainsi qu’un exfoliant intégrant des pépins de raisins fraîchement moulus.


 

10:55 Publié dans La bouche | Commentaires (0)