Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

20/01/2010

Vahiné

Le Monoï : une invitation à un voyage sensoriel

tahiti3.jpgUne plage de sable blanc qui longe l’infini, un magnifique atoll perdu au bout du monde, une vahiné à la peau couleur de miel... C’est Tahiti, entre ciel bleu et eau émeraude. Aussi près de la mer que de la forêt, les tahitiens sont un peuple riche de traditions légendaires. Depuis des millénaires, le peuple Maohi cultive une harmonie profonde avec la nature. Il a appris à maîtriser Te Mana, cette force universelle, présente  en toutes choses, tout être. De cet art, procède un formidable sens du bien-être, un instinct inné de la beauté et de la grâce.

La végétation tropicale des îles volcaniques est la source d’un art du soin traditionnel et compose une pharmacopée unique, le Ra’au, dont le Monoï en est la clé de sol. Tout à la fois huile rituelle, onguent ou secret de beauté,il accompagne tous les instants de la vie et est intimement lié à un certain art de vivre polynésien. Pour les Marquisiens, le Humuei, un monoï accommodé de plantes parfumées, sert à attirer l'être aimé.

Le monoï est obtenu  par macération de fleurs fraîches de Tiaré Tahiti dans de l’huile raffinée de Coprah, huile végétale fabriquée à partir de l'albumen séché de la noix de coco, récoltée au stade dit de « noix mûre » sur des sols d’origine corallienne. Les fleurs de Tiaré (Gardenia taitensis) cueillies à la main lorsqu'elles sont encore en bouton et doivent être utilisées au plus tard dans les 24 h suivant leur récolte, puis plongés dans l’huile durant au moins 10 jours. 

tahiti1.jpg

La blancheur immaculée des pétales de tiaré Tahiti et les propriétés nourrissantes du lait de Coco dessinent un territoire tout entier voué à la douceur, à l’hydratation et à la lumière.

Mais le monoï est surtout indissociable du massage traditionnel polynésien appelé taurumi, qui est à la fois une pratique médicinale, philosophique, et coutumière héritée des anciens. En polynésien, il peut se traduire par le contact avec l’autre à travers la spiritualité, l’énergie, la parole, et plus particulièrement à travers le toucher. Taurumi exprime aussi l’ouverture et la disponibilité envers l’autre, l’amour et la bienveillance à son égard. C’est pour cette raison principalement que le petit Maohi, à la naisssance est longuement massé avec l’huile de Monoï.

Au-delà des bienfaits corporels et médicinaux, le monoï possède une dimension symbolique importante. Il fait partie intégrante de certains rites religieux traditionnels. Au cours de cérémonies qui se déroulaient dans le marae, temples sacrés en plein air, les prêtres maoris s’en servaient pour oindre les objets sacrés et le répandaient abondamment sur les autels de pierre pour purifier les offrandes destinées aux dieux.

tahiti2.jpgEau sous le vent (texte écrit pour le dossier de presse d’une marque de parfums avec un grand G) :

Comme un rayon de soleil aiguisé, la fragrance s’ouvre sur la luminosité de l’absolu fleur d’oranger puis laisse s’épanouir un bouquet floral exotique. Incarnant la douceur de vivre dans les îles sous le vent, la fleur de tiaré imprègne l’air ambiant de ses notes suaves et enivrantes. La délicatesse de l’absolu jasmin d’Egypte dévoile ses accents chaleureux et subtilement fruités tandis que la reine des fleurs, l’ylang-ylang des Comores, enroule le parfum voluptueux de ses longs pétales aux reflets d’or autour du bois de cèdre de l’Atlas. Ses intonations cuirées rappellent la peau échauffée par le soleil. Le benjoin et la vanille s’annoncent pour prolonger le plaisir en une caresse onctueuse. Le soleil s’est couché à l’horizon. Le parfum, transporté par la brise de terre qui vient rafraîchir l’atmosphère, se pose sur la peau comme un baiser salé gorgé de soleil.

 

18:19 Publié dans Le nez | Commentaires (0)

17/01/2010

En jonque sur les méandres du Mékong

Voici un extrait d'un travail réalisé pour le compte d'une marque de parfum avec un grand C...

Tout au long du fleuve, la vie s’écoule au rythme de l’eau. Le Mékong est une légende, un univers où l’eau se fait le moteur de la vie… la vie qui émerge de toute part : le long du fleuve, sur le fleuve et par le fleuve. Depuis la barque glissant sur l’onde parfois tumultueuse, le spectacle de la nature et de ces habitants qui ont su résister aux vicissitudes de l’histoire enchante le regard et force le respect. La vie du fleuve s’exprime dans tous ces hommes et ces femmes qui vivent sur ses berges, ces enfants rieurs qui s’élancent dans l’eau et les pêcheurs qui mettent en place leurs filets afin de les remplir des richesses de ces flots poissonneux.

Mekong.jpg

« Des odeurs de caramel arrivent dans la chambre, celles des cacahuètes grillées, des soupes chinoises, des viandes rôties, des herbes, du jasmin, de la poussière, de l’encens, du feu de charbon, le feu se transporte ici dans des paniers, il se vend dans les rues, l’odeur de la ville est celle des villages, de la brousse, de la forêt. »

L’AMANT, Marguerite DURAS

Matières à parfum :

LE LOTUS : En Orient, la fleur de Lotus est considérée comme un symbole d’épanouissement spirituel. Elles sont nombreuses à être représentées sur les statues du bouddha assis aucune plante aquatique ne suscite autant l'admiration des Vietnamiens que le lotus.  Il représente la beauté, la paix et la pureté. Cette fleur survit dans des conditions que beaucoup d’autres fleurs ne supportent pas. La nuit, elle se referme et sombre sous la surface de l’eau, à l’aube elle sort et s’ouvre à nouveau.

LE RIZ : Grenier à riz du Vietnam, le delta du Mékong nourrit non seulement ses habitants, mais il produit assez de riz pour le pays tout entier et même un surplus destiné à l’exportation. Symbole de l’abondance, de la richesse et de la pureté première, mais aussi nourriture spirituelle, comme le pain chez nous, le riz est respecté comme nul autre aliment. Dans le triangle d’or, la brume de fin d’après-midi recouvre progressivement les paysages de rizières, donnant à ces  lieux quelque chose d’irréel.

Fleuve eau-dorant :

Une goutte de parfum qui évoque la partie la plus sauvage et luxuriante du Mékong, le triangle d’or, où l’eau ruisselle sur une végétation abondante et variée. Les notes vertes et aquatiques de l’eau de coco se perdent dans les rizières qui habillent le flanc des montagnes. Le pavot parsème ses notes épicées sur un mariage de boutons de rose et de lotus. Continuant sa course, le Mékong entraîne dans ses eaux les notes boisées des forêts alentours. L’ambre et la fève tonka témoignent des ombres enveloppantes que les feuillages dessinent de part et d’autre des rives.

10:37 Publié dans Le nez | Commentaires (0)

05/01/2010

La perception olfactive, une expérience propre à chaque homme

Par le biais d’un processus physiologique, l’odorat permet de percevoir les odeurs.

De manière passive, les odeurs nous arrivent et génèrent chacune une sensation immédiate et particulière.

La perception des odeurs est, quant à elle, un processus actif qui permet d’interpréter la sensation en fonction d‘éléments propres à chacun.

C’est la pensée qui permet de donner une signification aux ensembles olfactifs que nous présente l’odorat, en les interprétant en fonction de notre expérience antérieure.


SentirSens.jpg


La perception stimule la mémoire qui convoque le souvenir, faisant jaillir les images du passé. La perception est donc une sensation à laquelle est associée une image mentale.

« La formation du souvenir n’est jamais postérieure à celle de la perception; elle lui est contemporaine » disait Bergson.


La connaissance olfactive est donc plutôt une connaissance sensible et subjective puisqu’elle s’inscrit dans l’affectivité personnelle.


Il est donc nécessaire d’éduquer sa perception pour :

- Enrichir le champ de ses connaissances par la multiplication des expériences olfactives

- Augmenter l’acuité de sa perception, son pouvoir de discrimination

- Apprendre à nommer les odeurs, leur reconnaître un caractère individuel et singulier, et les fixer ainsi dans sa mémoire.


23:24 Publié dans Le nez | Commentaires (0) | Tags : olfaction, odorat, bergson