04/01/2010
Les voyages en train
J'crois que les histoires d'amour c'est comme les voyages en train,
Et quand je vois tous ces voyageurs parfois j'aimerais en être un,
Pourquoi tu crois que tant de gens attendent sur le quai de la gare,
Pourquoi tu crois qu'on flippe autant d'arriver en retard.
Les trains démarrent souvent au moment où l'on s'y attend le moins,
Et l'histoire d'amour t'emporte sous l'oeil impuissant des témoins,
Les témoins c'est tes potes qui te disent au revoir sur le quai,
Ils regardent le train s'éloigner avec un sourire inquiet,
Toi aussi tu leur fais signe et tu imagines leurs commentaires,
Certains pensent que tu te plantes et que t'as pas les pieds sur terre,
Chacun y va de son pronostic sur la durée du voyage,
Pour la plupart le train va dérailler dès le premier orage.
Le grand amour change forcément ton comportement,
Dès le premier jour, faut bien choisir ton compartiment,
Siège, couloir ou contre la vitre, il faut trouver la bonne place,
Tu choisis quoi, une love story de première ou d'seconde classe?
Dans les premiers kilomètres, tu n'as d'yeux que pour son visage,
Tu calcules pas derrière la fenêtre, le défilé des paysages,
Tu te sens vivant, tu te sens léger, tu ne vois pas passer l'heure,
T'es tellement bien que t'as presque envie d'embrasser le contrôleur.
Mais la magie ne dure qu'un temps et ton histoire bât de l'aile,
Toi tu te dis que tu n'y es pour rien et que c'est sa faute à elle,
Le ronronnement du train te saoule et chaque virage t'écoeure,
Faut que tu te lèves, que tu marches, tu vas te dégourdir le coeur.
Et le train ralentit et c'est déjà la fin de ton histoire,
En plus t'es comme un con, tes potes sont restés à l'autre gare,
Tu dis au revoir à celle que tu appelleras désormais ton ex,
Dans son agenda, sur ton nom, elle va passer un coup de tipex.
C'est vrai que les histoires d'amour, c'est comme les voyages en train,
Et quand je vois tous ces voyageurs parfois j'aimerais en être un,
Pourquoi tu crois que tant de gens attendent sur le quai de la gare,
Pourquoi tu crois qu'on flippe autant d'arriver en retard.
Pour beaucoup la vie se résume à essayer de monter dans le train,
A connaitre ce qu'est l'amour et se découvrir plein d'entrain,
Pour beaucoup l'objectif est d'arriver à la bonne heure,
Pour réussir son voyage et avoir accès au bonheur.
Il est facile de prendre un train encore faut-il prendre le bon,
Moi je suis monté dans deux trois rames mais c'était pas le bon wagon,
Car les trains sont capricieux et certains sont inaccessibles,
Et je ne crois pas tout le temps qu'avec la SNCF c'est possible.
Il y a ceux pour qui les trains sont toujours en grèves,
Et leurs histoires d'amour n'existent que dans leurs rêves,
Et y'a ceux qui foncent dans le premier train sans faire attention,
Mais forcément ils descendront dessus à la prochaine station.
Y'a celles qui flippent de s'engager parce qu'elles sont trop émotives,
Pour elles c'est trop risqué de s'accrocher à la locomotive,
Et y'a les aventuriers qui enchainent voyages sur voyages,
Dès qu'une histoire est terminée ils attaquent une autre page.
Moi après mon seul vrai voyage j'ai souffert pendant des mois,
On s'est quitté d'un commun accord mais elle était plus d'accord que moi,
Depuis je traine sur les quais je regarde les trains au départ,
Y'a des portes qui s'ouvrent mais dans une gare je me sens à part.
Il parait que les voyages en train finissent mal en général,
Si pour toi c'est le cas accroche toi et garde le moral,
Car une chose est certaine y'aura toujours un terminus,
Maintenant tu es prévenu la prochaine fois tu prendras le bus.
Les Voyages En Train - GRAND CORPS MALADE - De l'album Midi 20 (2006)
11:47 Publié dans Les oreilles | Commentaires (0) | Tags : grand corps malade, train
03/01/2010
Vent d'Anges
Sur la partie septentrionale de la vallée du Rhône, d’Ampuis à Chavanay, en passant par Condrieu, le fleuve a creusé dans la roche des falaises vertigineuses de granit qui accueillent des vignes prestigieuses, plantées grâce au prodige de l’homme souvent à plus de 50 degrés de pente. Grâce à un long labeur de culture en terrasses méditerranéennes, le spectacle est une succession de nombreux chemins rocailleux et étroits qui épousent les courbes de niveau du sol et dessinent un labyrinthe continuellement baigné par le soleil qui hâte la maturité des raisins.
Le viognier, raisin sensuel et capricieux, a trouvé à Condrieu sa patrie d’élection. Il donne un vin blanc fin de grande qualité, complexe et très parfumé.
Sa robe est très brillante et scintille comme l’or pâle avec quelques reflets verts. Dans un verre, la fraîcheur gracile vous saisit. En bouche, il séduit par son velours. Ses notes florales amandées rappellent les pétales d'acacia légèrement miellés et rivalisent avec celles plus délicates de la violette. Elles s’accompagnent d'accents fruités d'abricot sec doré au soleil. 3 nuances si caractéristiques de ce vin à la texture intense et à la matière généreuse, qui laissent derrière elles la timide pêche blanche et la juteuse poire. L’ensemble se pare de touches musquées, d’épices douces et de tabac blond lorsqu'il arrive à pleine maturité.
Le Condrieu est un parfait équilibre entre ampleur et douceur, sensation grasse et extrême finesse, entêtement et évanescence. Il est comme les 5 lettres du mot SUAVE... concis mais onctueux, un envoutement à fleur de fruit, un nectar. D’une rare précocité dans le plaisir, le Condrieu se déguste dans le charme de sa jeunesse, souvent avant 3 / 5 ans au risque qu’il perdre sa fraîcheur aromatique et que son bouquet ne commence à faner.
C’est à Condrieu même que j'ai rencontré Yves et Mathilde Gangloff, qui ont vinifié leur premier Côte Rôtie en 1987, un an avant leur premier Condrieu. En 2007, alors que je suis sur le point de quitter mes fonctions dans la parfumerie, Mathilde m'informe de son désir de lancer une gamme de savon sous la marque Vent d'Anges, dont elle s'occupe avec son amie Sylvie. Jusqu'alors, elles recyclent des objets de la vigne pour en faire du mobilier et exposent lors de manifestations viticoles. Je suis enchantée par le projet et captivée par leur envie débordante de mener à bien leur rêve. Après un passage obligé par les caves pour une dégustation mémorable de magnifiques cuvées, nous nous mettons au travail, les unes pour mettre au point la formule du savon et moi, pour le parfumage, essayant de coller au plus près des arômes identifiés. De cette (modeste) collaboration vont naître 3 savons inspirés des cépages Syrah et Viognier, ainsi qu’un exfoliant intégrant des pépins de raisins fraîchement moulus.
10:55 Publié dans La bouche | Commentaires (0)
02/01/2010
2010 Odyssée
Nouvelle année...
C'est l'heure des voeux, corvée, tradition, devoir, politesse... à chacun son plaisir. Chaque année amène son florilège de voeux déshumanisés, sms en envois groupés, cartes électroniques (de son petit nom E-card), mails, facebook. Il suffit d'un clic et tout est dit. Où sont passés nos stylos plumes et les beaux timbres ?
C'est l'heure des résolutions, s'arrêter de fumer, s'accorder plus de temps, se mettre au sport, être heureux (ah bon?)... mais on ne s'y tient jamais.
C'est l'heure du bilan car forcément, le pire est derrière nous. Pauvre année qui s'annonce et qui porte sur ses épaules toutes nos insatisfactions passées. Comment va-t-elle faire pour s'en sortir ?
Et si c'était tout simplement l'heure de se poser? de profiter de l'instant présent ? de trier intelligemment le passé pour mieux ordonner le futur ? de commencer une collection de moments précieux pour mieux en mesurer la richesse ?
Allez, je m'y mets, j'ai envie de savourer l'année à venir, la décennie et la vie... tout simplement.
"N'attends pas que les évènements arrivent comme tu le souhaites. Décide de vouloir ce qui arrive... et tu seras heureux" (Epictète)
21:46 Publié dans La pensée | Commentaires (0)